Novembre 2006 - Te Fenua Enata

jeudi 23 novembre 2006.
 


Le voyage, c’est l’imprévu, l’inattendu. On le sait et on l’a déjà vécu, mais nulle part autant qu’ici en Te Fenua Enata... (Terre des hommes) .Dans le domaine des surprises et des hasards de la vie, notre arrivée à Taiohaé, village principal de NuKu Hiva, sera au-delà de nos espérances ! On vous raconte !

Les premiers jours : Le choc de l’arrivée :

Disons le d’emblée, bien qu’étant maintenant familiers des grands écarts physiques et psychiques, celui que nous faisons de Kyoto à Taiohaé, restera le plus « interpellant »....Déjà, en venant du Japon, où tout nous a semblé lisse, raffiné, propre, où nous avons rencontré une grande gentillesse et le désir de rendre service sans parler de l’’efficacité de l’organisation japonaise...l’arrivée sur le port de Papeete reste, pour nous, un souvenir, plutôt désagréable... Comme une claque dans la figure, on se retrouve confrontés à la saleté, à un climat d’insécurité, à l’obésité, à l’alcoolisme, au laxisme le plus total dans les différents services, ... Il nous faudra huit jours d’activités lagonaires (Si !Si ! Cela existe : voir notre lettre de Septembre...) pour se remettre !

L’ATR 72 qui se pose à Terre Déserte, l’aéroport de Nuku Hiva qui nous réserve d’autres chocs...Même si, on ne s’attendait pas à l’image douce et souriante de la Polynésie avec l’ambiance bungalows sur pilotis, paréo et monoï... les premières images de Nuku Hiva nous surprennent. Elles sont pluvieuses, très pluvieuses, (nous sommes encore, ici, en saison des pluies), la conduite en 4X4 est difficile. Notre regard se perd sur « Terre déserte » qui porte bien son nom !, va de falaises en falaises, parcourt de haut en bas les différentes vallées escarpées, le « grand canyon », les baies profondes surplombées d’immenses falaises basaltiques...Le tout est grandiose et... triste. Quelques touches de gaité dans ces paysages austères : Les nombreux animaux croisés sur le parcours de deux heures entre l’aéroport et le village, tous plus libres les uns que les autres : chevaux, chèvres, coqs et poules, cochons... et les fleurs de toutes formes, couleurs et senteurs qui jalonnent le chemin. .L’accueil de Jocelyne, « agent de tourisme » sur l’ile, contacté via le site de l’office de tourisme quelques semaines avant et venue nous chercher avec son 4x4 apporte un peu de douceur dans ce paysage « rude » ! Mais, si nous sommes à l’écoute de notre petite voix intérieure, quelque chose nous dit : « Cela ne va pas être aussi facile que prévu ! ».

La première quinzaine : la petite famille s’installe... !

Les quinze premiers jours de notre séjour sont consacrés à notre installation dans ce qui représente la dernière étape « sédentaire » de notre aventure familiale. Un grand Kaotau ! à Jocelyne , qui rendra plus facile que prévu cette installation, notamment en nous trouvant un petit deux pièces chez Atonio Hukena, sculpteur de profession. Donc, nous nous installons, dans ce que nous baptiserons le Faré Nuku, les enfants exultent de pouvoir déballer leurs trois jouets qui ont fait le tour du monde ... On décore les murs avec les photos et les mots doux donnés par nos proches en décembre 2005 pour nous souhaiter bon voyage, les brins de lavande des Anastase.... Bref, on re-crée un « cocon » .... !

L’ambiance de notre habitation, seul immeuble de l’ile ( qui ne comprend que 4 appartements...) est assez sympa. Juste en dessous de notre appartement, Hugo trouve un compagnon de jeux en la personne de Teiki, même âge et même classe que lui ! Plaisir ! Odile, professeur à la retraite et peintre est proche d’une actualité importante ici. Elle coordonne le dossier de l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco des Marquises. Dossier enterré il y a quelques années et ressorti ! Un clin d’œil spécial pour Joël, notre voisin, habitant dans cette ile depuis 5 ans et tombé amoureux de Taiohaé...Sur les routes et pistes de Nuku Hiva (NHV) toute la journée il pratique son métier d’infirmier libéral avec des qualités qui forcent le respect et l’admiration........Merci à lui et à sa femme Vahiné des quelques bribes de compréhension qu’ils nous donneront sur Nuku Hiva. De plus, sa gentillesse et son coté serviable nous facilitera grandement notre vie quotidienne, ici à 30 mn à pied des magasins et sans voiture...Kaotau Joel !

Autre événement familial : nous inscrivons Léa et Hugo à l’école primaire publique de Taiohaé . La aussi, grande joie de retrouver des copains et copines, des cours de recréation et des professeurs autres que les parents ! La vie « normale » quoi !

Durant ces quinze premiers jours, nous nous occupons aussi de mettre en route le projet « Globeconteurs » , de ce que nous appellerons l’affaire des passeports et aussi de notre vol de retour.

- l’affaire des passeports : la législation américaine ayant changé et s’étant durcie depuis notre départ, les enfants doivent maintenant avoir chacun leur passeport... Problème simple en apparence mais difficile à régler en fait...Car impossible de faire faire ces derniers en France (délai trop court et les enfants sont ici !!) mais ici, nous n’habitons pas depuis assez longtemps... Mais une solution existe, celle de faire des passeports transitoires à Papeete ! Cette « ’affaire des passeports » nous angoissera un peu et nous fera faire pas mal de mails et autres « manips logisticoadministratives » mais nous donnera l’occasion de connaître Jean François, ce dont on se félicite !!

-  Autre préoccupation du moment, la réservation du retour vers Paris. Et oui, on commence à songer au « retour » !!! Cela nous fait un drôle d’effet, quand, un matin, assis sur le « petit quai de la baie de Taiohaé, nous faisons le décompte des jours et discutons de l’itinéraire de retour ! En effet, comme celui-ci se fait en période de fêtes, il est important de réserver...En préalable à ces réservations, il nous faut décider si nous allons ou non au Guatemala. Finalement, entre le fait que nous n’avons plus que huit jours à consacrer à ce pays et que le climat de celui-ci fait titrer le Monde Diplomatique « Le Guatemala siège au pays de l’insécurité » ! Nous décidons de ne pas y aller.

- La mise en route du projet Globe conteurs : Les contacts que nous prenons avec les écoles, l’inspection d’académie, le maire, l’association des parents d’élèves... et les personnes que l’on nous recommande dans le domaine des légendes sont à la fois source de joies et de ...déplaisirs ! Nous comprendrons plus tard pourquoi....

Donc, l’ambiance générale des quinze premiers jours est mitigée...Beaucoup de « logistique d’installation », la nature parait à la fois généreuse et hostile, le contact avec les marquisiens nous parait un peu « rude ». Et pourtant, nous sommes tentés de persévérer. Le mythe marquisien ? Nous rencontrons trop de personnes, venus ici pour une courte durée et, tombés amoureux de cet endroit et qui sont toujours là plusieurs années après....Il doit bien y avoir quelque chose... !!!.

La deuxième quinzaine ou « l’affaire du mail » !

Cela aurait pu être une coïncidence heureuse, de celles qui font les rencontres inattendues et constituent les bonnes surprises de la Vie. Cela fut pour nous un cauchemar et figurera en bonne place dans la rubrique de notre site Internet « coup de gueule -coup de blues » de notre voyage. Mais, voilà, nous avons rencontré une conteuse qui ne croit pas aux hasards, qui préfère accuser avant que de chercher à comprendre...et avec quel procédé.... !!’

En résumé, le hasard est que nous avons quasiment le même nom de site qu’une conteuse professionnelle de Joinville (Celine Ripoll) dont un des terrains d’élection est le village où nous sommes : Taiohaé (1700habitants) à 17 000km de la région parisienne... !! Et c’est là que « le hasard existe » prend tout son sens... !

Quand cette personne s’est aperçue que nous avions pratiquement le même nom de site qu’elle, elle a fait « un lien « avec une « Véronique Fleury » qui l’aurait appelée des mois auparavant, sans dire qui elle était réellement..., et après... aurait plagié son nom de site, son activité ;...

La suite : ne faisant ni une, ni deux, la colère l’incite a envoyer un mail à des habitants du village nous accusant de l’avoir plagiée , de vouloir faire du fric...et pour résumer d’être des pourris dont il faut se méfier ! Evidemment, nous ne sommes pas destinataires de ce mail, datant du 9 septembre et qui a déclenché une rumeur sur nous avant même notre arrivée !!

Dans le cadre de colportage de la rumeur et d’une re-diffusion du mail, la directrice de l’école de nos enfants qui est un des lieux pressentis du projet- sera finalement destinataire du mail dont fort heureusement, elle nous parlera. Nous en prendrons connaissance le 7 Octobre ! Enfin ! Un mois après son envoi aux habitants de l’Ile.

Apres quelques échanges avec l’auteure de ce mail à laquelle nous faisons part de notre certitude de ne pas l’avoir plagié ni même contacté, il s’avère :
-  qu’elle n’a plus les mails de la « Véronique Fleury » en question
-  que « le doute s’installe »
-  que ... « peut être, est-ce une autre famille qui l’a contacté... »

De plus, nous faisons des recherches sur la date de création de son site, celle-ci s’avère postérieure...à la date ou nous déposions auprès de la préfecture de Cahors les statuts de notre association (Globe conteurs) dont notre site a, tout naturellement, repris le nom (http://www.globeconteurs.info ) .

Mais le mal est fait, la rumeur nous pèse et nous ne nous sentons pas bien avec les gens...Nous sommes fiu, comme on dit ici... Et même si nous ne croyons que partiellement, Albert Jacquard quand il dit « le bonheur, c’est de se sentir beau dans le regard des autres », même si nous sommes surs de ne pas correspondre-et loin s’en faut- à l’image qu’on a donné de nous, le bonheur n’est pas à Taiohaé !!! En plus impossible de faire part de notre point de vue, car elle refusera de nous donner la liste des personnes destinataires de son premier mail (le nom des destinataires étant cachés...). Son mail, intitulé « une nuit, et le doute s’installe... » qu’elle nous envoie ne sera envoyé qu’à nous...Aux autres personnes, elle enverra de longs mails qui sont bien loin d’être aussi clairs !

Nous allons donc revoir toutes les personnes concernées par le projet à l’inspection d’académie, à l’école, ... en nous « justifiant » : « Non, non nous n’avons jamais contacté cette personne, nous n’avons jamais plagié ce site-dates à l’appui, nous ne sommes pas des pourris !! Et si un quelconque bénéfice est fait avec ce projet, peu probable mais qu’il nous faut envisager, il sera versé, comme cela a toujours été dit, aux associations africaines et vietnamiennes avec lesquelles nous avons travaillé ! Confortable comme situation, non ??

Finalement le projet finit par s’installer...KAOTAU aux personnes qui nous ont fait confiance et nous ont, dans ces moments difficiles, apporté un peu de sympathie et de chaleur humaine !

Bref, gageons qu’un jour nous rigolerons de ce qui tourne à « Règlement de... contes à Nuku Hiva » et que, nous nous sommes sur ce coup-là « enrichis » en terme de développement personnel. Ce sera aussi l’occasion de « tester » en vrai, « La vitalité, c’est non seulement de rebondir mais aussi de persévérer ! ».

Bon, nous parions aussi que les portes qui se sont fermées ou plutôt claquées avec les personnes qui ont accordé un crédit à de tels ragots véhiculés par de tel procédé , ne sont pas les portes que nous souhaitions ouvrir pendant notre tour du monde !

Mais, si on veut positiver, et on le veut ! Il aura été l’occasion d’une « leçon de vie » donnée à nos enfants (le monde, c’est aussi cela...), il aura été un accélérateur dans nos rencontres et de la compréhension de l’endroit où nous sommes et enfin, « Tout ce qui ne vous tue pas, nous renforce » !!

Et après « l’affaire du mail » ???

Et bien après toutes ces turbulences et « chaos », on prend peu à peu un rythme plus serein et...heureux (ouf !)

· Notre rythme quotidien est guidé par l’école (7H10-15H30) (cela faisait longtemps !!) et comme nous sommes à 2O mn à pied de l’école ...le clairon sonne tôt au faré Nuku ! Celui de l’ile, lui est rythmé par l’arrivée de l’Aranui toutes les trois semaines. Appelé « poumon » ou « cordon ombilical » des Marquises, il apporte non seulement le fret et les denrées alimentaires ou autres. Les magasins se remplissent après son arrivée et juste avant l’arrivée du prochain, les rayons pleurent ! Autre conséquence de ce « rythme », tout est ici horriblement cher !

Les enfants découvrent ici une grande « liberté » et des jeux « natures » : cueillette de « bonbons de tamarin », chasse aux œufs de margouillat....Danses polynésiennes pour Léa, le mercredi et vendredi...Ils arrivent, tant bien que mal, à mener de front les journées d’école et les envois au CNED....Indispensable à maintenir, car pour la classe de Léa, il y a un an de décalage par rapport au niveau du programme de CM2. Un grand merci à Lilian, le maitre de CP d’Hugo, pour le déblocage à la lecture et à l’écriture qu’il fera avec Hugo...

A Taiohaé, du fait que les enfants sont à l’école, que nous sommes « posés » et non pas itinérants, nous avons l’impression d’avoir plus de temps à nous, les « grands ! » (Ouf !!) . A l’occasion, Laurent ira batifoler avec les requins et les raies manta ou s’entrainer à la pirogue traditionnelle.

· Quelques escapades touristiques :

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La baie d’Hatiheu et une marche vers la baie d’ Anaho : Avec Jocelyne qui nous donnera plein d’ explications sur la faune, la flore et les sites archéologiques du coin....Rencontres avec nos premiers TIKI. Nous prolongerons, Laurent et moi, par la marche jusqu’à la baie d’Anaho... Plage magnifique de sable blanc, cocoteraie, solitude, bout du monde et nono ! Insectes piqueurs, malheureusement endémique ici....

Une fête de village à Akapa ...On y assistera à la messe à 8Heures du matin ....après deux heures de route- une fois n’est pas coutume ! Nous serons impressionnés par le blanc immaculé des tenues, les chapeaux, coiffures et fleurs de Tiaré et par les chants religieux....Après Kaikai pour tout le village....Nous y verrons notamment (clin d’œil à un certain bateau dénommé Vendredi...) Yvonne, la maire d’ Hatiheu et donc maire d‘Akapa ! Merci pour leur accueil à Rosine et Samantha, sculptrices qui font des objets magnifiques en dents de cochon et os de bœuf !!. !

La source de Taipivai et le village d’Houmi. L’eau n’étant pas potable sur l’ile, tous les habitants vont remplir bidons et bouteilles à la source de Taipivai. Et nous aussi ! Taipivai, est un petit village à une demi-heure de route de Taiohaé, rendu célèbre par le livre « Taipi » d’Herman Melville. Plus petit encore, le village d’Hoomi avec son église de poupée. Nous y ferons quelques bonnes baignades avec les nonos...

Quelques randonnées dans l’ile : La baie Colette avec les enfants ou plusieurs autres « rando » que nous ferons, tous les deux Laurent et moi, pendant les « grandes journées d’école »... Temps à nous (enfin ???!!!), de grande liberté dans ces paysages époustouflants qui respirent eux aussi la liberté...Nous y découvrons à chaque virage la nature généreuse et les fruits de toutes sortes, bananes, papayes, corossol, mangues, pamplemousses, citrons, ananas...des arbres magnifiques à profusion, Tou, miro, pistachiers, goyaviers, manguiers, cocotiers, pamplemoussiers, acacias, citronniers, ... sans compter les majestueux banians et les séchoirs à coprah qui jalonnent nos chemins. Et quand, nous redescendons en « ville » Laurent peut admirer le plus grand nombre de Land Rover au km2 qu’il n’a jamais vu ! Henri, le patron du Pearl Lodge, seul hôtel de luxe de l’Ile, a remis à Laurent un jeu de photos prises il ya cinquante ans et donné par un américain (Richard Hansen). Laurent a eu l’idée d’essayer de refaire les mêmes photos, cinquante ans après, il se promène donc avec appareil photo et planches des photos d’origine.

Des balades dans l’ile voisine : Ua Pou ,

- Soit à l’occasion du « raid de la terre des hommes ». Au-delà de la découverte de l’Ile : magnifique et dominées par des « necks » basaltiques. Nous y ferons, grâce au prêt d’une superbe tente familiale, notre « baptême de camping familial » ! Nous partagerons pendant trois jours l’ambiance fort conviviale et sympa du raid (courses, escalades, descente en rappel, courses de pirogues, lancer de javelots et courses en échasses) et y ferons la connaissance des « hospitaliers » qui constitue une « petite famille » ! .On y rencontre, Stéphanie, qui a bien connu, Jérôme Bourgine, l’auteur « Un tour du monde en famille » qui a été notre livre de chevet pendant la préparation du notre ! Plaisir de la rencontre avec Jacques, libraire en ligne (http://www.cultures-sud.net) et qui monte une maison d’édition locale (Marquises Edition). Kaotau à lui pour nous avoir guidés pendant ces jours à Ua Pou !

-  Soit, grâce à Jacques et Chantal, médecins lyonnais ayant appuyé sur le bouton-pause à l’âge de 40 ans...Ils habitent sur leur bateau et s’occupe du cabinet médical libéral de Taiohaé...Ils nous inviterons gentiment, à partager, le temps d’un weekend, leur vie sur leur bateau en allant à Ua Pou. Ils offriront ainsi à nos enfants, leur première expérience « voilier » et nous passerons nous un très bon weekend à discuter ou à faire « Tarzan » sur Fidelio, leur bateau...Kaotau !

· Et les relations humaines alors ???? Parce que c’est cela qui, en grande partie, donne sens au voyage, non ?? Après le démarrage « glauque » et pénible lié à « l’affaire du mail », on s’en sortira quand même, et plutôt bien ! Une « insertion » et un réseau social qui sort donc de son balbutiement avec quelques bons moments vécus avec quelques « vrais marquisiens », avec des « expats » ou marquisiens d’adoption, les popaas, ou encore avec les voileux :

La famille ou plutôt, la tribu de nos propriétaires constituera le « noyau dur » de nos relations avec des « vrais » marquisiens .et leur rencontre sera une chance dans notre séjour ! Toute la « tribu », Atonio, le papa, la mama, Celestine , Annabelle, Stella , Riki, Tora, Perré....et nous partagerons avec eux plusieurs Kaikai ou des temps plus « quotidiens ».

Les Kaikai (le manger) a un rôle central dans la vie marquisienne, c’est une occasion fréquente de se réunir et de faire la fête. Le weekend , la plage se remplit de kaikai...Et quasiment chaque weekend, nous serons, nous aussi nous de « kaikai » !

Une mention spéciale pour la rencontre avec Joël, notre voisin dont nous avons dejà évoqué tout le bien que nous en pensons....

Un des bons souvenirs : Alors que nous sommes en plein « affaire du mail », Vero remonte du marché à 6H30 du matin, (le marché est fini...) et sur la route, une famille lui donne des papayes et discutent le coup. Ils ont entendu l’émission de Radio Marquises (cf ci-dessous) sur notre projet et veulent que... Fouffy retrouve ses lunettes aux Marquises... Une vraie bouffée d’oxygène !

Quelques diners avec des expats en poste ici depuis quelques mois ou des couples mixtes (marquisien/ne /popaa) ...Une orgie de langoustes (et une découverte pour nos enfants..) grâce à Vincent, dont le poste, occupé donc par un popaa aura été au centre d’une polémique allant jusqu’à la mise en jeu de la tète de l’administrateur territorial....Ambiance !!

Nous auront plaisir à échanger avec nos voisins proches qui partis de leur Bretagne vivent aussi « une aventure familiale » avec leur mutation aux Marquises.

Grand plaisir, déjà évoqué, aussi des discussions avec Jacques et Chantal sur Fidelio...et du rapprochement avec d’autres « voileux », comme les passagers de BANIK, partis depuis ...27 ans et qui retournent de temps en temps à Lille pour refaire la caisse !

Grace à Antoine, administrateur d’Etat récemment nommé, et à Sandrine, nous rencontrerons, Fabrice et son projet-ambitieux- mais réalisé-de pirogue et remettrons ainsi la main sur « Citoyen du monde », tant recherché avant le départ et enfin trouvé ! Nous aurons un vrai plaisir à discuter avec Antoine et sa femme, à partager leur approche inattendue de l’ile en regard de leur statut et combien humaine et intelligente. Nous évoquerons avec plaisir des connaissances communes lotoises mais aussi dans notre milieu professionnel parisien (dans la série « le monde est petit » ... ).

Nous évoquerons aussi, le Causse de Gramat et Saint Céré avec Frédéric qui a, dans l’ile, crée avec Marquises Randonnées, plein de chemins...

Un clin d’œil spécial aussi, à Jean François et à sa femme Ruta. Au-delà du fait, qu’il nous a « dépatouillé » l’affaire du passeport, on parlera avec lui d’une éventuelle séance de ciné sur notre projet puisqu’il s’occupe de l’association du cinéma, ( A suivre !) et il sera le grand responsable de notre escapade organisée pour nos derniers jours de voyage dans la région à l’Ile de Pâques (A suivre aussi).

Et puis aussi, tous les temps passés à notre « cantine » , chez « MOKAï », , au petit quai autour de poisson cru au lait de coco, po,é , sashimi (sorte de carpaccio de poisson) , fafaru, cochon ou chevrette..et les rencontres informelles, sans doute, la plupart sans lendemain, que nous y auront faites...Impossible de parler du petit quai, sans parler du Yatch services avec Anne et Moetaï et du centre de plongée de Nuku Hiva avec Loïc, moniteur du centre.

· Et le projet « Globeconteurs » ???!

Là, plus qu’ailleurs, il aura joué son rôle pour nous faire mieux comprendre le fonctionnement de l’endroit ou nous trouvons....

Il se met donc très officiellement en place dans l’école publique de Taiohae, avec un mois de retard et dans une moindre proportion que prévu... Le temps nous aura été compté ! (et aux enfants aussi...)

Quelques ateliers, mis en place durant les vacances scolaires, grâce à un local prêté par la mairie et des temps d ‘intervention dans l’école, nous persistons !!!

Les enfants marquisiens sont une véritable bouffée d’oxygène ! Ils sont participatifs et imaginatifs...Ils ont l’air contents de faire ce type d’activités ! Et si notre petit héros ne retrouve pas ses lunettes qui font voir la vie du bon coté, il vit plein d’aventures en Te fenua Enata...

La mise en place du projet et notre arrivée dans le village, nous donnera à Laurent et à moi, l’occasion de vivre une nouvelle « expérience » ensemble : une émission à Radio Marquises avec Marie et Toto.

Et pour le moins factuel ???? · Bien que nous soyons en France avec une communauté de langues, l’impression d’étrangeté est omniprésente. Le sentiment de bout du monde et d’isolement est impressionnant. On le ressent physiquement, comme une enveloppe qui nous entoure en permanence. Très intéressant de voir nos réactions face à cette sensation...

·Les enfants eux ne semblent pas tellement sensibles à cela ...Par contre, ils ont fort à faire avec l’ambiance à leur égard au sein de l’école. Malgré tout, ils sont contents d’y aller...(Allez comprendre !) et pourtant là aussi, l’ambiance, surtout pour Léa, est plus que « rude » !! Bravo a ses capacités d’adaptation !

· Nous sentons bien que beaucoup de choses nous échappent, que notre « grille de compréhension » européenne, n’a aucun intérêt ici. Mais comment s’en faire une autre ??? Nous arrivons, juste, à ne pas utiliser notre grille, ce qui, fort heureusement, nous évite de tomber dans le jugement négatif ou l’amertume......Mais nous n’’arriverons pas à nous en faire une autre, il restera donc un sentiment très fort de frustration et que quelque chose nous échappe ! Plus de temps serait surement nécessaire !

· Nous « approcherons », directement par les marquisiens de rencontre ou indirectement en discutant avec les popaas, ici depuis longtemps...ou encore, avec quelques lectures, quelques éléments : Le temps, au présent, exclusivement des marquisiens, des moments d’émotions fortes qui ne gagent pas, au contraire de chez nous d’un avenir dans le même ton...Elles sont ponctuelles et au présent. la timidité (ou, nous dit-on aussi, la honte ? ou le sentiment d’infériorité ?), les relations qui passent par d’autres canaux que les mots. La prédominance de la religion catholique, l’émergence de quelques sectes (Jehova et Mormons), les croyances et interdits (les Tapu) ... La beauté de l’artisanat mais dont la symbolique profonde, notamment pour les tatouages, trop complexe et assez cachée, nous échappera en grande partie...

·La nature est omniprésente. Terre des hommes ? on peut se le demander. Si la nature est d’une générosité incroyable, on sent bien aussi que dans le rapport Homme - Nature, aucun doute n’est possible... la nature gagne, ici, tout le temps. Une route à peine faite sera éboulée, etc... L’accessibilité de plein d’endroits est une gageure ! ??

· L’effet petit village avec « radio cocotiers » est une découverte pour nous. Et disons, le, les velléités de Vero de vivre dans un petit village ont pris, avec la rumeur dont les Globeconteurs été victime, un sacré coup dans l’aile...La vie est trop courte, le monde trop rempli de gens intéressants pour perdre du temps avec des personnes qui accordent crédit à la rumeur, aux ragots et aux calomnies et les colportent !

· Nous rencontrerons aussi ce qu’on appelle une certaine « protection insulaire » des iliens, trop habitués à rencontrer des gens de passage, à s’attacher affectivement puis à subir « des déchirures affectives » pour reprendre le titre d’un roman sur le sujet « La déchirure ».

· Nous ressentons, un certain manque d’activités intellectuelles : En dehors de la visite des sites archéologiques, de l’approche du domaine des légendes et des activités artisanales, beaucoup d’activités locales sont orientées sports, nature, chasse et pèche...et Kai Kai ! A quand un ciné -club ??? (Clin d’œil !!) .Avec les enfants, un atelier d’écriture a bien marché...

Le mot de la fin ? Nous l’empruntons à un livre de « voileux », Trois océans pour nous trois d’Yves et Elisabeth Joinville : Beauté triste...Oui, disons le, nous trouvons ici de la beauté, indubitablement, tout autant qu’une certaine tristesse et désespoir...Alcool et obésité en partie contribuent à cette impression.... Aucun jugement, loin s’en faut, dans ces propos, car nous pensons que les grands explorateurs successifs, dont les français, la religion catholique, les essais nucléaires, la politique actuelle ont une grande part de responsabilité dans cette tristesse... L’assistanat et la non autonomie ne sont pas des facteurs prédisposant au bonheur ...Hors, la perfusion financière que reçoit la Polynésie et les avantages indécents, allant de la défiscalisation , de l’indexation des salaires et primes des fonctionnaires, y compris à la retraite !!, aux fournitures scolaires... créent des conditions plus que négatives.

Mais pour finir par une note optimiste, Les Marquises ont su se relever de plusieurs difficultés, humaines ou naturelles, gageons donc que la « beauté triste »perdra, un jour, cet adjectif !

NANA !