MARS 2006 : Dernier mois du periple africain !

mercredi 12 juillet 2006.
 


Le mois de Mars voit arriver la fin de l’étape africaine de notre périple. Ceci explique une certaine « précipitation » notamment dans les escapades touristiques pour « voir », « faire.. ; » ce que nous ne voulions vraiment pas manquer !!! Précipitation toute relative car il fait 38 ° à l’ombre et nous avons du mal à supporter les degrés au dessus de 30...Pas les enfants qui s’y adaptent parfaitement et ont la même énergie qu’en bas de la Tour Eiffel.

Pour les escapades touristiques, signalons tout d’abord une petite semaine en Pays Lobi.

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Frontalier avec le Ghana, cette région reste le cœur de l’animisme et présente une architecture très spécifique, maisons en banco mais carrées et en forteresse. Nous sommes invités à Tobo dans le village maternel de l’ami Gilbert qui fait « marcher la maison ».

Nous irons en 4x4 . Très difficile ici d’avoir un 4X4 sans chauffeur, ils ont peur de retrouver leur véhicule dans un pays frontalier, nous expliquera t-on. Donc Laurent Sanou, embarque avec nous pour nous conduire. Avant « le village », passage par le Lac deTengrela avec salutations aux hippopotames. Manqués cet été nous pourrons les admirer cette fois ci à quelques mètres de notre pirogue. Rigolo et exotique mais esthétiquement il y a mieux sur cette terre ! En plus, nous tombons dans des endroits touristiques et l’ambiance « ONTB= office national de tourisme burkinabais » bat son plein (comprenez, relation humaine de deux individus dont l’un prend l’autre exclusivement pour un porte-monnaie) Nous continuerons vers les Pics de Sindou, Pays Senofou, Paysage de dômes et de pics, crées par les pluies et de l’érosion. La plus grande partie du « parc » n’est pas ouverte au public et est un lieu d’initiation pour les jeunes gens et jeunes filles Senofou, la forme de chaque dôme devenant alors support à un personnage de conte faisant partie de l’initiation. Nous poursuivons vers Gaoua, capitale du pays Lobi. Séjour de deux nuits en résidence universitaire (Les ENEP= école nationale de formation des professeurs », il ya deux « globe conteurs » que cette atmosphère rajeunit de façon importante...Nous y verrons des marchés, poteries et vannerie, plein de charme mais surtout nous irons sur les sites de recherche d’or. Vague idée de ce que devait être la « ruée vers l’or », campements montés à la va-vite, éphémères, sans vrai vie de village mais tournés uniquement vers la recherche de l’or et de l’argent. On vous passe les mines ou les hommes, les femmes et les enfants descendent, les concassages de cailloux manuels, les machines à pulvériser, l’eau boueuse partout avec le mercure qui traine lui aussi... Pas très serein ! L’arrivée au village de Tobo , est « intéressante » ....Certains enfants et même adultes n’ont jamais eu l’occasion de voir des « toubabous deni » , c’est-à-dire, des enfants blancs. Nos enfants et nous provoqueront même des réactions de peur de la part des enfants de Tobo. Etrange sensation, en tous cas assez peu vécue jusqu’alors ! Que dire du village sans être « à coté de la plaque » . Difficile, restons donc factuels : nous logeons dans la maison de la famille du chef du village. Toute la famille vit ensemble et est regroupée dans une maison énorme puisque le grand père avait 20 femmes ...Il y a des enfants partout, des femmes aussi et les hommes sont moins « présents » , probablement au champs...ou en train de dormir !!! Nous dormons sur le toit en terrasse et le matin, vers 6 heures, sommes « réveillés » par l’intense activité qui règne dans notre chambre..Ouverture de greniers par le toit, pilage du mil et autres occupations destinées à préparer la nourriture. De toute façon, soyons clairs, l’essentiel de l’activité des femmes et des enfants est consacré à la « logistique » pour la vie quotidienne...Il ya des fétiches partout, n’oublions pas que nous sommes en pays Lobi ! Certains nous dirons même que certains humains n’apparaissent pas sur les photos... D’autres se promènent à deux roues, normal, mais avec leur propre tabouret sur le porte bagages, de peur qu’on leur jette un sort s’ils s’assoient sur un siège autre ! Nous restons songeurs ! Veillée « contes », le soir, en diagara mais traduits pour nous, merci Gilbert !!Et merci, au « vieux », Zimma, pour ces contes. Nous offrons des cadeaux d’usage, du dolo, bière de mil, de fabrication locale. Tout le monde en boit y compris les enfants et parfois dès le matin... De la calebasse, on en jette, un peu, par terre pour « donner à boire aux ancêtres ». Pique nique et journée près du fleuve Mouhoun, qui marque la frontière avec le Ghana et est situé juste à 10km de Tobo. Âpres une visite à l’école et au dispensaire, nous repartons. Nous sommes le premier Mars, Hugo a droit pour son anniversaire à un concert de balafon, des danses des femmes du village et une calebasse en cadeau ! Au revoir Tobo ! On reprend la piste, une vraie, celle-là, come dans les films.. »On « danse » dans le 4X4 !. Retour par Batié et son marché. Rien de neuf ! On vous passe, les ennuis mécaniques, trois crevaisons, plus une panne de la pompe à eau..qui nous oblige à passer une nuit, non prévue, chez François, le frère de Gilbert , enseignant à Diedougou. Sur ce « coup », nous collectons pas mal d’informations pour le futur...guide « Voyager au long cours avec des enfants » écrit par les globeconteurs... ????(Tout le monde y croit !).

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Retour quelques jours dans notre maison du secteur 5... et reprise de notre vie « habituelle ». On repartira bientôt à Boromo, pour séjourner dans le parc des deux Balés afin d’expérimenter la co- habitation avec les éléphants. La aussi, les images de notre premier petit déjeuner au campement du Caicedra avec une famille d’une vingtaine de pachydermes resteront gravées. Nous « barrissons » un mail à l’ami Sylvain qui en France, s’occupe avec efficacité et gentillesse de nos papiers administratifs et qui voue depuis de nombreuses années une réelle affection à ces petits animaux de 7 tonnes ! Au campement, rencontre avec Marc Olivier , réalisateur belge, en mission pour faire un reportage sur les chasseurs mandingues. Nous passerons une soirée, fort agréable, avec lui à guetter, au clair de lune, et sous le ciel étoilé d’Afrique, les clapotis des éléphants en train de traverser le fleuve Mouhoun..

Ensuite..., vous l’avez deviné, reprise de notre vie « habituelle »... :CNED, préparation et envoi des devoirs CIF (application des recommandations d’une conférence de consensus paludisme pour Laurent et l’outil des contes en art thérapie pour Vero) et aussi invitation aux « funérailles » de l’arrière grand-mère de Rodrigue, un des animateurs du centre scolaire ou nous travaillons. Nous y apprendrons beaucoup de choses : représentation du mort que l’on interroge pour savoir qui a provoqué sa mort (cela permet quelques règlements de comptes après...cette réflexion n’engage que nous !), et surtout « sortie des masques » qui coursent les petits enfants du défunt, quelques dizaines d’individus ou tout le monde (cela dépend du statut de masques ». Ces funérailles feront, « pour de vrai » peur à Léa et Hugo !

Nous repartirons quelques jours « au village », près d‘Orodara, le « verger « du Burkina, en plein pays Senofou, en ...land Rover conduite par Laurent Fleury, cette fois ! Là architecture traditionnelle avec cases rondes en banco (chaque femme a deux cases, une pour la cuisine, l’autre pour la chambre). Notre hôte a 33 enfants..., sa cour familiale ressemble aussi donc à un village a elle toute seule ! Tô au petit déjeuner, déjeuner et diner...Contes le soir avec la petite famille. Nous apprendrons que les villageois ne veulent plus dormir dans les cases rondes. Ainsi, le chef est en train de se faire construire une maison « en dur » à l’européenne, avec plein de pièces, pour loger femmes et enfants. On essaie de s « imprégner » de la vie du village. La condition de la femme laisse plus que songeur... En résumé, ces villages n’ayant ni eau ni électricité, toute la journée, les femmes s’occupent de préparer la nourriture, en règle avec un enfant au sein et parfois un sur le dos...Ce village « Ouolonkoto « permet une transition avec ... : Le projet Globe conteurs

Celui-ci a trouvé - lui aussi !-son « équilibre » ! Nous aurons travaillé sur trois lieux, l’école du village de Oualonkoto et deux associations dont les objectifs sont le soutien scolaire et scolarisation d’enfants défavorisés) . Nous nous « frotterons » à des rapports adultes -enfants et à une philosophie de l’éducation et de la transmission très différentes des nôtres !

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Avec les enfants, en français mais aussi en dioula ..., nous ferons les activités suivantes :

•l’atelier d’écriture itinérant permettra d’imaginer 4 chapitres de « Fouffy et ses lunettes extraordinaires • « Dis-moi ...où j’ai envie de savoir » : échanges de questions sur la vie quotidienne et l’école • « A quoi tu joues ? » : jeux de cour de recréation • Saynètes de contes (Lot et Burkina,..) et illustration.

Le site Internet des Globeconteurs est toujours « en cours de réalisation ». Mais, rassurez vous, sa conception a beaucoup avancé !

Pour notre dernière semaine, la ville de Bobo Dioulasso a pris des couleurs de fête en l’honneur de la Semaine Nationale de la Culture. Très intéressant pour nous car il ya n échantillon de toutes les activités culturelles du pays (danses, chants, musique, théâtre, activités littéraires : contes, poésie, art culinaire, lutte traditionnelle,... La fête est partout, dans les théâtres, dans les rues, au centre culturel...

Cette dernière semaine aussi, petite fête avec les enfants (Bissap, gâteaux et danses..) pour se dire au revoir, bouclage du..rapport d’activité (si ! si !) pour laisser ici et surtout du film ...amateur de 25 minutes. Quand nous nous verrons, stressés..., faire « la bande son »à 1 heure du « mat » pour que la vidéo puisse être montrée le lendemain aux enfants, on se dira qu’il y a un .petit problème dans cette année sabbatique (nous songerons à la question de Bernard : avez-vous trouvez le temps pour le vivre ????) ! Le rire et l’éclat du regard des enfants le lendemain nous fera dire que ce problème est minime !

Tout à l’heure, fête au Zion ou Camille nous prépare un « apéritif dinatoire » et un crumble géant aux mangues pour que nous puissions dire au revoir à ceux que nous avons rencontrés ici. Djembé et Goni assurés !

Dans quelques jours l’aventure familiale continue...Ces trois mois auront été indubitablement « riches » et la forme de nos enfants fait plaisir à voir ! Pour les grands, l’installation de nos nouveaux « équilibres » de vie, familiaux et sociaux en dehors de nos repères habituels, le tout dans un environnement d’une ville africaine et avec 30- 38° degrés, aura demandé pas mal d’énergie !

Pour la suite asiatique, nous aspirons à des « résidences » plus balnéaires, calmes et moins polluées. La ville d’Hanoi, pressentie dans le projet initial en raison des contacts que nous y avons est donc fortement remise en question...La durée de trois mois sur place est également sujet de réflexion, sans compter l’eternel débat familial entre ville et village. Voilà, à H- quelques heures du départ, les cogitations du moment. Les prochaines « news des globeconteurs » seront sans doute plus asiatiques. A moins, qu’un petit message, vous parvienne des pyramides d’Egypte, joker de Léa !